jeudi 18 juin 2009

Le visa en Turquie

Message de Sarah:
Yop

Jte mail en vitesse - encore - pour te demander un ptit truc... J'lis dans ta dernière réponse que tu dis que le visa n'sert à rien, ça voudrait dire que tu entres en touriste en Turquie et le permis de résidence te suffit pour rester dans le pays (et en sortir éventuellement?).
Ce serait impec, c'est galère d'aller à Paris (et en plus j'capte pas tellement c'que dit le consulat), d'autant plus que jcrois que j'aurais pas le temps de le faire j'suis en Syrie pour juillet-août.
Si tu confirmes j'fais tourner l'info ^^

Merci beaucoup!
xx


Ma réponse:
En effet, moi j'étais en Turquie en tatn que touriste durant une année entière, ce qui ne pose pas de soucis. En revanche, faire son permis de résidence une fois sur place peu faciliter bien des démarches par la suite. Donc ne pas se faire chier pour aller à Paris, mais se faire chier une fois sur place (il faut se lever à 6h du mat!!) pour le permis.

Mais avec un visa touristique, il ne faut pas oublier de ressortir au bout de 90 jours (pas trois mois). Sinon ça coute bien bien cher, croyez moi ;)

labiz
Piem

vendredi 12 juin 2009

Formalités administratives et vie quotidienne à Istanbul

Je mets la transcription de ma conversation avec Sarah pour que les étudiants allant à Istanbul l'année prochaine puissent y voir un peu plus clair. Sarah est étudiant à Bilgi University l'année prochaine.
N'hésitez pas à poser des questions dans la rubrique commentaires.


Sarah Mansoura
Selam

Je sais, on n'se connait pas même formellement, mais en tant que 2A un peu stressée par le départ à İstanbul j'ai décidé de t'écrire pour te demander deux trois informations, si t'as le temps d'y répondre...
Bon, d'abord j'espère que ton année s'est bien passée, j'ai eu l'occasion de voir ton blog et j'suis assez impressionnée par la richesse des expériences qu'on peut y vivre, ça n'fait que m'encourager!

Ptite difficulté pour le campus: c'est Kuştepe, Santral ou Dolapdere? J'pense pas qu'on ait les mêmes cours, mais si tu sais où se trouve la fac de relations internationales... C'qui me permet de trouver un appart pas loin: un quartier à déconseiller/recommander? Ca va être chaud de trouver un bon prix au centre?
Et pour les formalités administratives, t'as pu avoir ton visa assez vite?

J'en demande beaucoup, mais si tu trouvais le temps de me répondre ce serait hyper-gentil! En tous cas, bonne fin de séjour et bon courage à l'avance pour la 4A :p
Görüşürüz!

Sarah

May 26 at 4:40pm
Mehraba Sarah,

La fac de RI se trouve à Dolapdere, avec également sur ce campus l'économie, les maths, etc... A Santral se trouve le campus de Business administration, arts, PR, littérature, etc... et c'est le campus le plus sympa. Il est loin, dasn le quartier de Eyüp.

Des navettes partent depuis Taksim pour aller sur les campus de Dolapdere et de Santral. C'est un peu plus galère pour Kustepe, mais bon a priori t'auras pas besoin d'y aller. Dans tous les cas, il y a des navettes entre tous les campus.

Pour les apparts, essaie d'en prendre un autour de Taksim, c'est l'endroit où tu passeras bcp de temps a priori, et c'est plus simple pour rentrer le soir.
Seul quartier qui craint, c'est Talabasi ("talabacheu"). Les prix sont bas, mais si t'as peur d'être agressée, évite. Un prix raisonnable dans le centre se situe entre 450TL et 600TL (all bills included) par mois. Au delà ça commence à faire cher.

Te fais pas chier pour ton visa, mais en revanche si tu veux bouger, fait ton permis de résidence (vous y irez tous ensemble avec les mecs d'ESN, tkt pas). C'est plus simple pour voyager (Syrie, Iran notamment) et nécessaire pour ouvrir un compte en banque. Il coûte 90TL, soit près de deux fois moins cher que le visa recommandé en France.

voilà, n'hésite pas si t'as d'autres questions.
labiz
Piem

May 26 at 5:45pm
Impec, ça m'permet de m'y coller sérieusement à cette recherche d'appart (faut du meublé en plus...)
Ok pour le permis de résidence, c'qui veut dire que t'avais pas fait de visa avant d'y aller? Ce serait cool. Tfaçon en tant que franco-syrienne j'aurai pas de souci pour voyager chez l'ami Bashar.

Bon courage pour les derniers exams, ici ça s'termine!
xx
May 26 at 6:03pm
pour la recherche d'appart, ça ne sert à rien de s'y mettre maintenant, l'offre sera toujours importante début septembre. A moins que tu t'y rende avant, mais bon. Sinon toutes les chambres sont meublées quasiment, c'ests très rare d'avoir des appart loués vides.

La collocation est la règle à Istanbul, et de toute façon avoir un appart pour soi est trop cher.

J'ai pas fait de visa avant de partir, simplement parce que je m'y suis pris trop tard. Mais aussi parce qu'il fallait monter à Paris, payer 100€ en cash, etc... et ça ne sert à rien.

pour trouver un appart, va sur craiglist.com/istanbul, la majeure partie de l'offre s'y trouve.

vendredi 22 mai 2009

The Epicurians - part 2

This time I promised I would write my experience down in English, cuz this second part of "the Epicurians" takes place abroad, in Bulgaria. Que mi amigos que vivan del otro lado del Pacifico me disculpan, pero no puedo faltar a ese promesa de ecribir en la lengua de Shakespeare. Sin embargo no significa que haré lo mismo con los palabras de A. Peres Reverte :) Me parece demasiado dificil.


The country of the largest natural reserve in Europe, beaches with stones and resorts, the most extended underground social network ever, its good cuisine for uncompetitive prices, but not only...

Just a while after the guys got out of the country, I had to do the same. Yes, it had been more than 2 months and a half that I was back from Jordan, that I was living daily in this swallowing city of Istanbul, hitting the dusty pavements and breathing more the fumes than the sea breezes. Not that I was getting sick with Adana kebab nor ayran, since my beloved family members and friends paid me quite relievant visits in terms of food, among those an unforgetable 166TL(or 80€) dinner with Pierre and Flo.
But still, since I had by the same occasion to renew my god damn tourist visa, I packed up quicky and took the next bus to Bourgas, Bulgaria.


I originally had to meet Zlatena, this happy-ever graphic designer that previously hosted us in Sophia with Jan. But she turned out not to be in the area at this time, so the plan B was Couch Surfing. First experience, great experience. I sent several messages to a lot of people living in the area, after creating a profile dealing with "Me". I faced the unconfortable mission of describing myself with funny, convenient, attractive words so that I hadn't to stay in a hostel for three days. But this was before I checked out Martin's page.
He has already welcomed more than 40 people on his "psychedelic time capsule for guest psychonauts" (ie his couch), collected the finger nails of all over the words after that all those backpackers removed their high boots and scratched their achy feets drinking a beer in his room, and currently knows that his future wife is gonna be Latvian, like his first couch-surfer.

Life in Bourgas was somehow really relaxed, and I had a horrible dilemma many times during the same week : should I smoke rolled Victory cigarets of hand-rolled ones, the so-called "katchak" in Bulgaria. When Martin first aked me the question, I answered: "it's a different pleasure my friend !" After what he nicknamed me "the Epicurian", hence the titles of those post that I deem quite fitting...
I have to admit that between the bulgarian moussaka of his parents, the nights spent at the "Marina bar" with his buddies around the pool game and 'babyfoot' (the one that gives me a translation in english for this games has a lollypop), and the chillout sessions listening to psycho-rock music, there was not much to worry about but wandering when we should go out.

I did threw my fat ass off the sofa to get it up on a bike, and went around the city, the seashore, the next resort, the other resorts, until I reached the shopping malls under construction. Concrete ten-stories flats and snazzy condos have a great future on the Bulgarian seashore, since Russians, Germans and English (plus rich Bulgarians of course) are flooding into the brand new villas and commercial areas as Katrina did in New Orleans. Yet I have faith in the EU to mitigate the setbacks of an unleashed touristic development, and to persuade the local population of the skyrocketting incomes it would induce. They obviously seem to crave for it.


The concept of the 'Marina bar' worth an explanation, since I believe its the kind of behavior that animates Bulgarian's way of life, in Pomorie at least. Two pool tables, 1 babyfoot, several fridges under a wooden shelf hardly upholding a wide panel of alcohols, and 1 computer. The bar is officially owned buy two guys working on it alternatively, but when none of them is there, it's still open. And it's not hardly ever happening. Which comes down to the situation where anyone that wishes a cold Staropramen or a fancy cocktail goes on the other side of the counter and help himself, from grabbing the appropriate glass to opening the cashier. And the party goes on with the crazy music brought by Martin on a USB stick, which ranges from the beloved Prodigy to jazzy-soulful Morphine. Lose your tongue, get braindamage or memoryless, music will still be on the last sought bar to make you jammin' with unknown people.

After four days and three nights in Pomorie, I headed back to Istanbul, halting for an hour in Bourgas for a coffee in the Bourgas hostel where I slept in the first night. Ivan had welcomed me @4 o'clock, bringing me to the dorms and going staight back behind his turntables to sleep. Yet another easy-going pal running his own business to afford new HipHop vinyls each months, nothing more. That makes me think, again, about my long-lasting studies and the purpose of it all. Anyways.

"Too much text, not enough pics, not enough posts". I'll try to work on it (although I forgot my camera for this trip), but I have to admit that this blog is now definitely more like a personal diary than a link to my former/coming life and its potential readers. Don't get me wrong, all of you are adding to the motivation required to undertake such 'essays'.

All the best.

jeudi 21 mai 2009

I also wanted a tatoo...

...to show what I really believe in, how I structure my thoughts, or where it is the most meaningful for me.

I hesitated during quite a long time whether I should do it or not, but well, I guess its now or never.

As you might have guessed, the Environmental group had a tremendous impact on me.

L'annIvandekics

Bon, aujourd'hui double anniversaire, ça vaut bien une petite vidéo ! héhéhé...




Dogun günün Kutlu olsunuz !!

mercredi 29 avril 2009

The Epicurians - Part 1


Pedrito partit le mardi au matin, et, la mort dans l'âme, je m'en retournais à mon appart trop grand. Trop grand, il était occupé par deux jeunes hommes qui le remplissaient de leur conversations tardives, de leurs rires, et de l'envie d'en découdre avec une séparation bien longue. Et lorsque le laron norvégien s'en retourne au pays, l'air se repose de nouveau et la poussière n'est plus remuée, statique. La routine revient à grand pas.

Heureusement que pour se sortir de cette torpeur et d'une cascade de déboires sanitaires, du renfort avisé arriverait d'ici une semaine, 9 jours plus précisément. Trois semaines plus tard j'étais de nouveau dans le bus menant à l'aéroport pour aller sauter dans les bras de Matthieu, alias Matt Lelong. Compagnion d'infortune si je puis dire, il m'a accompagné durant la Première (début du semestre avant que je parte pour New York) et la Terminale à Saint-Brieuc et a largement contribué à ma bonne santé mentale et physique durant ces deux années.


Bon, il faut dire que Matt a une bonne descente, d'abord parce que c'est un vrai breton qui va choper les palette de bières là où elles se trouvent, et parce qu'en ce moment il fait une année (de médecine) entre parenthèses à Cordoba en Espagne. Les chupitos, ça le connaît.
Et comme je le faisais remarquer à Pierre, lui m'a ramené le soleil d'Espagne, pas la neige de Norvège !

Première jour pépère, petite balade tranquille dans les recoins de mon quartier, et le deuxième jour on file prendre un verre dans un bar live, où l'on a pu déguster les premiers verres de raki tout en écoutant un groupe du type Ottoman revenant des Balkans, au clarinettiste hallucinant. Flo m'apprendra le jour suivant que c'est l'un des meilleurs de son métier en Turquie. On décolle vers 2h30 du matin pour se diriger vers Taksim où le deuxième larron doit arriver sous peu.


Les retrouvailles sont joyeuses, on découvre les trésors ramenés de l'île duty free, et je devrai m'éclipser à 6h du matin lorsqu'ils décidèrent d'aller faire un tour sur le Bosphore, cours du vendredi matin oblige. D'ailleurs j'ai bien regretté de m'être débiné, vu que le cours fut inutile quoique nécessaire pour signer la feuille de présence que j'ai souvent laissé de côté. Et en revenant de cours, je passe par un quartier peu fameux, Talabaşı, et avec mon allant éthique à deux balles consistant à favorisé le développement local des commerçants plutôt que celui des grandes surfaces, je m'arrête dans un boui-boui traditionnel vendeur de kebab. L'intention était bonne, la digestion mauvaise. Vraisemblablement à cause d'une tomate pourrie, je me suis retrouvé, le samedi soir où mes potes venaient de l'autre bout du monde pour faire la teuf avec moi, dans mon lit, scotché avec de bonne sueurs froides et quelques relents dévastateurs.

Bref, je me suis rattrapé le lendemain sans trop de problèmes, à commencer par un bon petit dèj' sur la terrasse ensoleillée et un debriefing de la veille. Le restant de la semaine, nous avons alterné entre visites relaxes et concerts sympathiques. Nous avons notamment pas mal déambulé avec un groupe de Belges, amis d'un ami, qui étaient là dans le même but que François et Matthieu : se faire plaisir, profiter de la ville et de la vie nocturne.



Nous avons fait notamment un passage remarqué au hamam. C'est lors d'une soirée à Araf, repère incontesté des Erasmus en manque de bière pas cher et de musique balkanique à sauter sur place (à noter que nous avons fait la fermeture avec les gars sur une chanson mémorable : 'Dans la vallée' de Manau...) qu'une demoiselle nous propose naturellement d'aller se faire masser, brosser, récurer par d'authentiques Turcs en serviette courte. François est tout de suite très branché par la proposition (et la demoiselle), et nous nous retrouvons le lendemain à Beşiktaş, quartier populaire et vivant, devant le hamam local. Après avoir aisément convaincu les propriétaires de nous ouvrir les portes, 30TL par personne ça ne se refuse pas, on se met à poil dans des cabines collectives, sous l'oeil amusé des papis en serviette.


Les ninjas du hamam !

Après s'être réchauffé à l'intérieur du hamam, un groupe de quatre moustachus robustes et bedonnant s'avancent vers nous. Le premier à passer à la casserole est Pascal, qui ne moufte pas mais qui semble bien sentir passer le massage sur ses muscles reposés, puis vient mon tour. Et là je comprends ma douleur. Le massage est bien approximatif et me laissera bien des douleurs durant une semaine (je me méfierai la prochaine fois), mais le lavage fut bien concluant. Moi qui étais tout fier d'avoir légèrement bruni ma peau sous le soleil encore hivernal de la terrasse ce matin, je vois celle-ci s'en aller comme de la tapisserie sèche sous les mouvements assurés de mon patron corporel. Suit un lavage au savon de la tête au pied (le tout dans la chaleur du hamam), une bonne douche froide balancée à la tronche, et deux bonnes baffes pour finir !! "Allez, lève-toi, c'est fini". Je me lève difficilement et m'en vais m'écraser avec les potos, eux aussi meurtris et allongés de tout leur long sur la table centrale. On s'en souviendra.

C'est sans doutes l'impression d'avoir vécu un moment hors du commun tous ensemble qui nous entraîne naturellement passer la soirée tranquillement, posés chez moi. Jusqu'à ce que le rhum Clément, le d'Jack Da', et la voisine du dessous faisant des siennes aidant, nous nous dirigeâmes vers le Jazzstop proche d'Istiklal. A peine entrés, nous investissons le premier plan, faisant volte-face au groupe de jazz-soul de la soirée et à sa chanteuse au look fortement influencée par Amy Winehouse. Et deux minutes plus tard, we're all jammin' togeza ! François, décidément aux anges, fait chauffer la carte et paie ses vodka-bull jusqu'à 2h30, tandis que Mehdi, pote Belge de Pascal, s'empare du micro et tente l'impro jazz sur la rythmique d'un guitariste ma foi bien inspiré.
A la sortie du bar, pit stop obligé par le kébab du coin avec une bonne soupe chaude aux lentilles, un concours de dégustation de piments (vous savez les petits verts, bien traitres là...) où Matthieu s'est illustré par un très honorable score de 6 piments en moins de 30mn, et un remu-ménage franco-belge performant. Puis c'est le temps des adieu avec la clique transfrontalière, promis on se retrouvera autour d'un demi à Bruxelles une fois, et on vogue vers Cihangir. Nous qui croyons que la soirée était finie... que neni !




Le petit bar à thé du coin de ma rue est déjà ouvert, alors on squatte une table et on sirotte jusqu'à ce que le jour se lève, en parlant bien sûr de politique avec François : se prendre la tête alors qu'on est plus ou moins d'accord est un sport que nous affectionnons particulièrement. C'est dans ces conditions que je me rends aussi compte qu'être Ecofi à l'IEP est une chance, j'aurais pu être Ecofi dans une école de commerce... Mais le François est ouvert. Je suis sûr qu'il aimerait les cours de géographie de la Bretagne de l'année prochaine par exemple. Et puis il y a des gens bien qui travaillent pour LVMH, après tout.




Le lendemain c'est glande totale. On se bouge quand même pour voir la Mosquée bleue et Hagia Sofia à Sultanahmet en fin d'aprèm, juste après avoir pris note que Galatasaray jouerait contre Fenerbahçe le soir même, dans un derby qui s'annonce mouvementé. A la sortie de la première visite, pression de fond de cours de la part de François qui veut bien voir le match qui porte ses fruits : une demi-heure plus tard on est dans un bar, pinte à la main, au milieu d'Erasmus et de Türcs tapant du pied au rythme des fautes scandaleuses. Il faut dire que les deux équipes se sont illustrées par un jeu rivalisant de stupidité, personnel et déconstruit, encadré par une équipe d'arbitre bien laxistes ne pénalisant par un carton jaune timide que les tacles meurtriers à deux pied par derrière. Les équipes se chauffent, la tension monte, les pieds en l'air sont courant, jusqu'à ce qu'un joueur de Galatasaray s'écroule, personne ne comprenant pourquoi. En deux minutes c'est la baston générale, les arbitres ne s'interposent pas et se contentent d'admirer les uppercuts avec le meilleur angle possible, puis finissent par clore le match par un cinglant quadruplé de cartons rouge. Yeaaaaah, vive le foot à la turque.


Ici à l'écran un joueur tape du pied sur les cages adverses

La fin de semaine se passe sans encombres, on profite bien, on rigole, on se détend en famille. Jeudi dernier tour ensemble sur les îles où l'on a fait une bonne balade, hors des routes conventionnelles, sur un sentier qui nous rappelait bien celui des Douaniers à St Brieuc. Petit moment nostalgie donc, et découverte de la faune et de la flore turque.


Faune mécanique reléguée au musée

On aura quand même vu, entre chevaux, goélands, moucherons et autres parasites habituels, quelques hérons, piverts, et même une bande de dauphin au large de la navette sautant hors de l'eau à l'entrée du Bosphore. Roooh, c'était booo. Ah et puis aussi de bons gros turbots, mais dans nos assiettes pour le repas du midi, négociés au tarif étudiant, et vraiment délicieux. Quand ils ont été jeté dans la poêle ils respiraient encore. Plus frais tu meures.

Les gars repartent bien trop vite. On est tellement bouleversé François et moi quand Matthieu monte dans sa navette de 6h du mat' qu'on montre nos fesses à son départ... pour qu'une demoiselle fort sympathique nous en reparle deux jours plus tard, alors que nous écoutons du rap français accoudés au Secret Garden : "C'est vous qui avez montré vos fesses jeudi dernier, non ?". Du tacotac, "Ah oui, c'est bien probable, mais on est vraiment désolé, on a pas eu le temps de les bronzer suffisamment". Un bon gros fou-rire :)

Bref, big up les mecs, ce furent plus de dix jours de rêve pour moi.

Heureusement que les vacances arrivaient la semaine suivant, sinon pour moi s'eût été difficile de raccrocher. Une dizaine de jours de vacances durant lesquels je me suis enfui en Bulgarie, sur les bords de la Mer noire, et ai renoué contact avec ma tante et mon oncle marseillais autour de quelques repas épicuriens. La suite au prochain numéro.

J'vous bécotte. Piem.


mercredi 25 mars 2009

JDR - Je Deviens Ridicule ou Je Développe du Recul ?

Le jeu de rôle c'est sympa : on se transporte dans un nouveau monde, on se fait des copains, on découvre que ses amis de la réalité ont parfois des réactions bizarre en entrant dans une autre dimension, tel le canibalisme, la débilité, l'amour des fleurs...
Mais quand nous décidons d'entrer dans cette autre univers et de nous isoler durant deux heures, ce n'est pas sans déclencher quelques véléités de la part de certains. Pourtant nous faisons le choix de nous abandonner a la non-violence, d'aborder nos dissentions sur le papier, et d'assouvir notre avidité dans le comptage de pièces d'or ! Quoi de plus sain ?

D'ailleurs généralement ceux qui ne jouaient pas avec nous s'excitent comme des fous sur PES5, deviennent belliqueux et abordent le sujet délicat des liens maternels...



C'est cet article du Monde qui me fait dire que ça serait tellement kiffant de pouvoir commencer ce type d'aventures dès le plus jeune âge... Adieu les classes de Perf au lycée Jean Jaurès de Malakoff City et les batailles rangées, vive les bastons avec les dés.

vendredi 20 mars 2009

Que les parents du petit Pierre se rassurent...

La colonie de vacance a prévu des petits pots compote pour bébé afin de satisfaire les besoins de ses pensionnaires malades...


Il est plus là ?!


Ah si ! N'a tout mangé sa compote...

Baromètre mensuel de la vie stanbouliotte

Bien le bonjour à vous,

Alors plusieurs niouz en vrac, histoire de faire dans le concis, le synthétique, et l'efficace.

Alors que nous divaguions Florian, sa copine et moi-même à Sultanhamet, quartier historique d'Istanbul, je me suis trouvé en panne de filtres pour me rouler une cigarette bien méritée. Je tourne la tête sur ma droite, et mes yeux se posent de manière inesperée sur une jeune demoiselle en train justement de rouler un fagot avec des filtres bien ronds, bien beaux. Que cela ne tienne, je me rue sur ses yeux hors-du-commun, manque de lui demander un rancard au lieu des filtres, mais je parviens à mes fins sans emcombres. Je fus aux anges d'entendre son amie Lina me demander si je connaissais un peu le coin, elles débarquaient à l'instant de l'aéroport et resteraient 5 jours à Istanbul le temps d'un colloque auquel elles assisteraient, elles et leurs 4 amies.

Après échange de formalités, je lache mon numéro, cigarette et sourir à la bouche. Ces copains inattendus, ils viendront passer quelques temps chez moi, pour y signer de bons moments, il faut bien le dire.



Après ma mamounette et ma ch'tite soeur en embuscade, avec qui il faut le dire, j'ai passé un très bon moment, Pierre, aka Pedrito, aka El mas lindo del mundo, aka Guitar Hero, est venu se perdre pour les deux semaines à venir dans mon humble cité européo-asiatique, histoire de se changer les idées et de trouver autre chose que de la neige dans les esprits des passants.

Arrivé il y a deux jours, on a eu le temps de bien visiter les environs, de tester quelques bons petits bars et restos, de se gratter les testicules devant un bon plateau TV à base de pizzas et de bières. Pour bien commencer son séjour, on avait prévu de décoller ce matin pour la Grèce, direction Xanthi où habite une amie de mon colloque et qui sympa comme elle est avait acceptée de nous héberger les 4 prochains jours.

Oui mais voilà, à force de tirer sur les White Russians et de goûter aux délices turcs en un seul jour (ce qui à moi m'a valu un mois et demi d'estomac douloureux), le petit Pedrito s'est levé avec un mal de crâne et de bide, suffisamment prononcés pour nous empêcher de décoller à l'heure prévue... on remet ça à demain, hopefully we be ready.



Aujourd'hui au moins le soleil brille, hier il a neigé, il faisait 2°C... East-en-boule en hiver, à éviter.

Je profite du talent de mon colloque Flo pour vous montrer quelques clichés sympas qu'il a pris récemment. Du coup j'en profite aussi pour développer autant que possible mes aptitudes à la photographie, je trouve ça bien sympa comme hobby.


Mon colloque Marc et moi... on se comprend bien.


Pause sur le toit de l'appart.

Bise à tous.

lundi 16 mars 2009

Au-delà de la géopolitique médiatique : le Proche-Orient version 'Do It Yourself'

Tout d'abord, merci pour vos encouragements, cela me motive vraiment à poursuivre mon récit. C'est un travaille de fond qui prend du temps, certes pas autant que pour rédiger une revue de concert avec interview des artistes à traduire en deux langues et traitement des photos, mais tout de même. Mon frère et Valentina ont en tout cas recoupé mes informations, donc je suis rassuré sur le plan de la véracité des faits que je relate ; l'aspect subjectif de mon récit qui peut apparaitre à quelques endroits est également en grande partie le leur. Bref ce que je raconte à l'air consensuel pour tout ceux qui étaient avec moi.

Et puis je me motive aujourd'hui lundi pour boucler cet article, car demain le gros Pedrito vient de Norvège pour me rendre visite durant 2 semaines, avec au programme départ pour la Grèce chez une amie de mon colloque, on va aller se dégourdir les jambes sur la plage pour 4 ou 5 jours. Finir ce paragraphe m'a pris environ une demi-heure, c'était en effet sans compter le bavardage sans fin de mes deux autres colloques, des vraies pies allemandes...
Cette fois-ci c'est bon, je m'y met.

Partie 4 - Naplouse


Back to Jénine donc. Après avoir fait un dernier saut par le centre de fabrication de prothèses du camp, le seul de la région Nord de la Cisjordanie, on se dirige vers la navette qui nous ramenera à Fara'a pour une dernière nuit. Nous repassons ainsi devant l'oeuvre d'un artiste européen venu après l'offensive, et qui eût l'idée de créer, à partir de la feraille restante d'une ambulance détruite par l'IDF, une sculpture aux allures de cheval de Troies. Regards intrigués jetés sur l'objet, puis nos regards noirs et inquiets se croisent, intercompréhension, silence.



Brèves explications par notre guide du moment, le contact d'Abu Jamil. Il n'avait pas besoin de préciser que le véhicule était plein quand il a été détruit. Je me passe une main nerveuse dans les cheuveux, que je laisse plaquée sur l'arrière de mon crâne, tendu.
Arrivé au centre-ville, il reste un peu de temps avant que la prochaine navette parte, nous prenons donc le temps d'un café sur une terrasse surplombant la place principale.



J'en profite pour m'acheter des oranges, ma nourriture favorite du moment, un kilo pour 1 shekel. Quatre jours plus tard on me proposera une orange pour 10 shekels à Jérusalem, mouahaha !

De retour à Fara'a, on plus besoin que jamais du lecteur mp3, mais ne pouvant satisfaire toutes les oreilles en même temps, Polo fait péter le haut-parleur (et la batterie) de son poPod avec un bon son de Tom Waits, et on se recentre sur une partie de 51, jeu de carte local qui ma foi n'est pas déplaisant. On se pète le bide avec un bon plat, puis on s'écrase jusqu'au lendemain matin 9h, heure convenue pour le départ vers Naplouse.
Les sacs de couchage sont repliés, ficelés, rangés dans les sacs à dos, le temps d'enfiler nos pompes et nous sommes dehors. Nous attendons la navette 5mn dans un coin de poussière, le temps de prendre en photo les quelques peintures que j'avais remarqué dans le local du Comité populaire. Peintures d'un martyr, abattu à l'étranger il y a peu d'années par le Mossad. Vous pouvez les voir ici et .

Après avoir encore risqué notre vie 153 fois pour pouvoir vous compter davantage, nous arrivons à Naplouse. La ville est dans une mini-vallée, les maisons s'étendant jusque sur les hauteurs et ailleurs. Les bâtiments se portent plutôt bien, vu que les incursions se font rares dans la ville, et que les abris de fortunes sont fait de parpaings pour la plupart : une couleur blanche domine largement le paysage, et quelques belles bâtisses se paient le luxe d'un oranger, ce qui donne un peut de gaité au décor.



Nous commençons la journée par le centre de jeunesse et d'initiatives culturelle de la ville, où l'on parle français et où Valentina a déjà travaillé les années auparavant. On peut donc laisser les sac à dos dans un coin, puis après le mot de bienvenue du directeur qui nous présente sa troupe de danse à la renommée européenne (tu m'étonnes avec les nénettes qui l'entourent...), on part en taco pour le centre culturel français. Là on a rien appris, si ce n'est qu'ils ont du fric pour se payer une bâtisse du début du siècle avec fioritures au plafond, internet (Polo fut le premier à le repérer et à l'utiliser), et de nombreuses salles de classe en rénovation, mais aussi pour engager une stagiaire pour 6 mois, qui sert le café et qui tient la causette. Bref on ne reste pas longtemps, et on frappe à la porte d'à côté pour entrer dans les locaux de l'organisation "Project Hope".

Fondée en 2003 par un collectif qui souhaitait plus ou moins la même chose que The Freedom Theater à Jénine, elle accueille environ 12 volontaires internationaux qui souhaitent filer un coup de main à la population et spécialement aux jeunes à travers des cours d'anglais, de français, de danse, de théâtre... On a ainsi pu rencontrer des canadiens, des amerloques, des coréens, et des français bien sûr, travaillant sur le terrain, flanqués de leur magnifique jacket estampillée. Dont un qui a bien voulu nous en dire plus sur les conditions de son stage de 4 mois. Outre le manque de confort quotidien et sa colloque à 13 qui commence à lui taper sur les nerfs, il nous parle de son taf, régulier, du manque de mobilité (il n'y a pas de voiture à dispo), de bars, mais surtout de demoiselle avec qui passer un moment sympa dans un bar de la ville.


Pas possible de draguer ? Mange du fallafel avec tes potes !

Lui qui fréquente les salles de muscu a pu constater (avec frissons estampillés XY), que les hommes souffrent moralement de ne pouvoir entretenir une conversation, ou même flirter de temps en temps. Nada, queudal. Si l'on embrasse une demoiselle, c'est pour la marier. Ainsi la plupart de ses amis palestiniens travaillant avec lui sont encore puceaux à plus de trente ans, et peuvent rester assis à la terrasse d'un café plusieures heures durant à regarer passer la gente féminine. Avec ses cheuveux longs, il comprit rapidement que l'homosexualité de quelques uns de son entourage n'était pas qu'une supposition. Et si en plus la stagiaire du centre culturel français est fiancée, ben quatre mois ça fait long. Le bonhomme a aussi raconté à mon frère qu'il a eu le cran d'aller dans un tunnel clandestin entre Gaza et la l'Egypte prendre quelques photos, dont certaines auraient valu publication sur quelques bons sites internationaux. Mais bon, j'y crois à moitié. Pendant ce temps je discutais du programme des jours prochains avec Valentina : on venait de nous proposer un bon repas collectif, qui se tiendrait le soir même comme tous les premiers lundis du mois, et qui serait bien sûr une bonne occasion de discuter plus longuement avec le staff qui a l'air sympathique. Mais après réflexions et magnanimité (toi-même tu sais), nous décidons de nous rabattre sur Ramallah avant la tombée de la nuit, comme il était prévu au départ.

Le cousin de Tarek débarque, et après avoir échappé à une demi-douzaine d'étudiants en français qui souhaitaient exercer leur aptitudes auprès de trois touristes francophones que nous étions, on se met en marche pour une visite de la vieille ville qui arbore une architecture arabe bien préservée, typique, agréable à découvrir.



On a même mis les pieds dans un bain turc vieux de 2300 ans... diiiingue. Peut-être notre seul arrêt qui figurait dans le Lonely Planet ! Ca changera rapidement en Israël...
Bref on se gave de pâtisseries particulièrement pesantes, pendant que Polo s'évade pour acheter un Milk-shake qui lui faisait de l'oeil dans une vitrine. D'ailleurs j'ai couru pour m'acheter le même, voyez plutôt : une dose de fruits frais dont fraises, fruits rouges, banane, pomme, professionnellement mixés à la main (bon ok, ils auraient pu le faire avec les pieds), dose de lait et de cacahuètes récemment ecrasées avec amour. Une demi rondelle de kiwi au sommet... de quoi vous faire pleurer un homme...

Je saute dans le taco, embrasse le cousin de Tarek en lui recommandant une dernière fois de m'appeler avant de venir en France, nous passons prendre nos sacs et succombons au savon d'huile écolo-fairtrado-équitable, avant d'embarquer pour la navette qui devait nous déposer à Ramallah deux heures plus tard.

Naplouse est donc une ville calme et presque charmante en apparences, et ne fut pas le théâtre d'affrontements récurrents entre Palestiniens et Israéliens. Toutefois, lors des premiers bombardements sur Gaza, des manifestations ont été organisées en soutien à la population gazouie, rassemblant quelques 2000 personnes, ce qui ne fait pas énorme par rapport à 300 000 habitants, mais bon.




Pour plus d'informations : la page de Project Hope.

lundi 9 mars 2009

Au-delà de la géopolitique médiatique : le Proche-Orient version 'Do It Yourself'

Partie 3 : Au coeur de la résistance. Al-Fara'a refugee camp & Jénine.

Ces premiers jours en Israël
passés dans la ville Sainte sont passés bien vite, mais il a fallu filé droit sur Fara'a où la famille de Tarek nous attendait depuis un bout de temps. Valentina y était allé deux jours auparavant en reconnaissance, elle n'avait pas pu rentrer le soir même (ce qui n'a pas manqué de bien nous faire flipper) car les autorités israéliennes avaient fermé les check-point et coupé les réseaux téléphoniques. Autant dire qu'en montant dans le bus 9 places Volkswagen jaune, on était bien dans l'ambiance.

Premier voyage, premiers contacts avec la réalité de la séparation physique de deux peuples ennemis : on longe le mur de 8m de haut (deux fois plus que celui de Berlin) sur 200m (sur les 700km au total), on passe le check-point principal (deux fois deux voies et deux miradors) et on commence à rouler vers Ramallah où nous changeons de navette une première fois, puis une deuxième fois à Naplouse le temps de se faire offrir une tasse de café et de perdre Amin (pour la première fois sur un nombre incalculable). Première photo mémorable également.



La dernière navette nous dépose enfin dans le camp, Tarek est là et nous attendait. Les premiers a priori tombent très vite : déjà il n'y a pas de tentes dans un camp de réfugié. En fait il n'y en a plus depuis 1959, deux ans après que ces apatrides aient fondé le camp ; maintenant tout est en dur, en parpaings bien frais importé de Jordanie, les routes principales sont toutes bétonnées, il y a du commerce de proximité. Mais on dort sur un matelas pas bien épais posé à même le sol, les murs ne sont pas finis : confort rudimentaire, refus de vouloir s'installer durablement pour la plupart des habitants. On est reçu par Abu Jamil et l'on commence à discuter de tout ce qui peut bien nous intéresser, de son boulot de coordinateur des scoots de Palestine à la situation politique de la région et du camp, de la vie quotidienne, de la Jeep qui a été brûlé la veille par les jeunes du camp et de la descente qu'il y aura probablement ce soir (et qui a eu lieu), et du programme des prochains jours. On se rend compte qu'on a la possibilité de rencontrer beaucoup de monde intéressant, du comité populaire au centre de l'UNRWA en passant par une ancienne résistance de 1967 et un haut résponsable de l'autorité palestinienne. Et on décide aussi de prendre des notes, des enregistrements, des photos, de faire ça bien quoi.
L'ambiance durant cette première discussion est particulière, pesante, inattendue. La petite fille d'Abu Jamil va et vient sur ses genoux, Tarek fait le voyage entre le salon et la cuisine pour nous préparer du thé et du café... et les soeurs restent toutes dans la cuisine. Nous ne les verrons jamais, sauf moi une fois, et encore je me suis fait rappelé à l'ordre par Valentina qui m'a gentillement signalé que nous ne devons pas entrer dans la cuisine. Pendant que nous parlons, Valentina a le regard grave, ne dit presque rien, s'efface. Elle a drôlement changé depuis qu'elle a foulé la poussière de Fara'a. Sa mine sombre elle la gardera jusqu'à ce que nous nous séparerons à Ramallah, une semaine plus tard.
Nous mangeons le plat de bienvenue qui se compose de morceaux de poulet et de riz, le tout avec du pain trempé et du humus, purée de pois chiches qui se moque visiblement du mur d'apartheid et qui s'invite dans les plats d'ici et là-bas. Globalement on aura très bien mangé durant les 5 jours au camp, qualitativement car les plats traditionnels sont vraiment délicieux de la salade verte composée, au dessert à base de fromage et de semoule (on est même allé dans l'atelier de fabrication avant de le manger), en passant par ces plats principaux recueillant tout le nécessaire : viandes, féculents et pain. En gros ça donne ça (ici lors du déjeûner avant d'interviewé l'ancien prisonnier et aujourd'hui employé municipal):



Bref c'est convivial, simple, sans manières et sans prétentions. D'ailleurs maintenant que j'y pense, on m'a parlé d'un petit restau palestinien sur Istanbul, j'irai y jeter un coup d'estomac prochainement... (avec toi Pedrito ?).
Passé ce déjeuner tardif, Abu Jamil nous emmène faire un tour dans le camp, et nous découvrons l'organisation principale de celui-ci : deux artères principales se croisant au milieu du camp, les maisons montent jusque haut à flanc de coline. Nombre de bâtiments sont financés par différents gouvernement européens, et contribuent à développer une vie associative, des infrastructures pour les jeunes (écoles, jardins, centres de loisir), tandis que l'UNRWA implante quant à elle les infrastrutures de base pour la sanitation (c'est français ça ?), l'éducation, l'alimentation parfois, la santé surtout.

Le maintien de la présence de l'UN à un but politique. Alors que celle-ci cherche à se désengager au plus vite lorsque les infrastructures peuvent être dirigées par les locaux, ces derniers cherchent à garder une antenne dans le camp : l'UN a dirigé le plan de partition de la Palestine en 1948 entre Palestiniens et Israéliens (ces derniers ne l'ont pas respecté dans certaines régions, tel Nazareth), et tient donc une responsabilité quant à la situation présente des habitants de Fara'a. Aussi longtemps que les Palestiniens constitueront une population d'exilés, l'UN doit se maintenir et leur fournir ce que logistiquement ou financièrement ils ne peuvent pas obtenir (comme ces investissement initiaux lourds).
Le leader de l'antenne de l'UNRWA à Fara'a nous a livré quelques informations supplémentaires sur les conditions présentes du camp : la pauvreté et le chômage on substanciellement augmenté ces derniers mois, notamment depuis qu'il est impossible pour le Palestinien lambda d'aller travailler quotidiennement en Israel. Seuls ceux qui ont réussi à négocier un permis de passer avant la construction du mur continuent à commuter quotidiennement. Pour tous les autres dont le permis a pris du retard ou ne fut tout simplement pas accordé, le chômage les a frappé de pein fouet. A Fara'a un programme basé sur la flexibilité de l'employabilité de la main d'oeuvre a permi de créer 78 emplois temporaires (enfin, très temporaire puisque les salariés changent de metier en moyenne tous les 3 mois). Le nombre croissant de check-points à l'intérieur même de la Cisjordanie affecte le travail de l'UN au niveau logistique, et l'armée Israélienne (l'Israelian Defense Forces) ne les traite pas en amis : l'UNRWA est considérée comme dissident palestinien en Cisjordanie. En outre ce sont les Nation-Unies qui
louent le terrain au propriétaires palestiniens pour pouvoir loger les réfugiés (le bail dure 99ans) et le ditribue au familles selon leur taille. Au total, l'UNRWA finance 19 camps de réfugiés en Cisjordanie, et d'autres en Jordanie, à Gaza, en Syrie et au Liban.


Tableau d'organisation de l'aide de l'UNRWA apportée au camp de Fara'a


Carte générale de la situation communautaire en Cisjordanie

Une journée typique à Fara'a, c'est levé à 9h, p'tit dèj atomique à base d'humus (voir photo ci-dessous), puis visite du matin, ensuite déjeûner à la maison, ensuite visite de l'après-midi, et enfin déambulage et bullage sur le chantier du prochain centre pour scoots où Abu Jamil rencontre tous ses amis en buvant du thé jusqu'à 20h environ. Retour à la maison, diner de rois, puis on s'écrase sur les matelas, on décompresse. Au bout de trois jours, on commence à comprendre pourquoi Valentina nous proposait d'aller à Ramallad pour décompresser et se changer les idées autour d'un demi de bière. L'atmosphère est lourde, à la fois parce qu'on ne cesse de penser à ce que ce peuple vit au quotidien depuis 60 ans, et à la fois parce que les personnes que l'on rencontre s'efforce de nous faire comprendre leur point de vue et de nous sensibiliser à leur cause, ce qui implique la plupart du temps une mine grave, des yeux noirs, et un langage plus corporel et spirituel que parlé. Hommes et femmes fouillent davantage dans leur passé lorsqu'ils nous accueillent, bien qu'il pensent chaque jour à revenir sur leur terre originelle. En somme je me bats avec mon frère pour avoir le lecteur mp3, et m'évader en Europe le temps d'un délire à la Goran Bregovic ou d'une chanson des Gladiators. Je n'ai dailleurs jamais autant lu que durant ces 3 semaines de trip : 2 bouquins, 500 pages. Un exploit nécessaire dirons nous.

Sur 8500 réfugiés, le camp de Fara'a compte environ 60 diplômés de niveau grade Master, ce qui est plutôt significatif. La plupart sont en outre parti dans les pays voisins ou bien dans les pays soviétiques alors que le monde était encore bipolaire. De cela découle une motivation et un esprit d'entreprise particulièrement vif à Fara'a.
Bref nous avons rendu visite à de nombreuse personnalités du camp durant ces 5 jours, avec entre autres un employé de l'ancienne prison et désormais centre culturel et de jeunesse, la présidente du centre social pour femmes de Fara'a et ancienne résistante, un témoin (et aujourd'hui grand-père) de "La Grande Catastrophe" de 1948, le président du commité populaire du camp, le camp de scoots du village... autant de rencontres que de témoignages poignant et ô combien enrichissant. Je garde leur témoignage bien au chaud, je ne sais pas encore si je les publierai sur cette page.

Le dernier jour, nous sommes allés à Jénine en bus pour la journée. Départ assez tôt le matin, on saute dans un autre Transporter TDI, et après avoir failli mourir 150 fois (soit trois fois par virage), on arrive en transpiration au bord du camp de Jénine. Un membre du commité populaire, prévenu par Abu Jamil de notre arrivée, est dépêché à notre rencontre et nous mène au centre du camp.
A Jénine, la population est traumatisée par les attaques sanglantes de 2002, qui ont détruit 55% des infrastructures et habitations et tué 68 personnes. Le Freedom Theater, qui propose une alternative artistique à l'engouement des jeunes pour les armes, et à leur fascination pour leurs aînés morts en martyrs et glorifié par un placardage massif de posters à leur effigie, fut détruit totalement par l'IDF qui pensait y trouver du matériel militaire et des armes. Reconstruit par un jeune réalisateur juif, Juliano, auteur de "Les enfants de Darna", le théâtre est aujourd'hui très actif et arbore fièrement ses résultats encourageant à travers un DVD de présentation, qui, il faut bien le reconnaître, laisse les larmes aux yeux. Les jeunes filles de 15 ans évoquent leur condition de sexe faible qui les enferme et les rabaisse, les jeunes hommes parlent de leur grand frère martyr et de leur avenir obscur, de leur vie qui obtiendra finalement un sens lorsqu'il tomberont sous les balle de l'IDF.
Inutile de parlé du film de Juliano, je n'ai pas encore osé le déballé; d'ailleurs ce sera peut-être ce soir.
A Jénine, on ne doute plus, on prend conscience et on se met à la place de la population, hommes et femmes survivant avec 800NIS/mois (160€) en moyenne, et jettant leurs dernières forces dans la résistance culturelle. Bien que démilitarisée à grand renforts de check-points et d'opérations ciblées, ouvrant régulièrement des plaies non-cicatrisées, Jénine reste sans aucun doutes la ville résistante par définition. Ils tinrent 2 semaines face à l'IDF, ce qu'aucun Palestinien n'ignore.


Prochainement : Naplouse, poudrière maquillée, et Hebron, coeur juif, corps arabe. Bise à tous.

samedi 28 février 2009

Au-delà de la géopolitique médiatique : le Proche-Orient version 'Do It Yourself'

Partie 2 - Jérusalem

Pour ce genre de narration du type récit de voyage, je tiens à signaler au regard de tous que Baptiste Kotras est mon mentor (rien que ça). J'ai repris son rythme, sa structure... Ou du moins je m'en suis rendu compte après relecture.
Il me semble que c'est bien adapté aux longs récits. L'encart thématique est entre autre une idée qui lui est originale.
Que Jah puisse me donner son endurance, car ça, c'est pas gagné. Pour cela, je demande à Jacob Miller et à Dillinger de m'inspirer durant la rédaction.

Par ailleurs, je suis en train de sortir de mes déboires appartementesques petit à petit, et nous retappons l'appart du sol au murs pour le rendre plus vivable, ce qui bien entendu prend pas mal de temps. J'attache beaucoup d'importance à la rédaction de ce blog, mais je ne peux outrepasser les obligations de la collocation. Peinture, perceuse, mouvements en tout genre, je ne m'ennuie pas. Je fais de mon mieux pour continuer dès que possible...

Précédemment, les pieds nikelés se sont rendus en Jordanie par avion et on profité de l'accueil d'Imman pour pouvoir visiter les principaux sites touristiques que sont Jérash, haut lieu d'histoire romaine, et Pétra, site d'une beauté indéniable et inscrit au Patrimoine mondiale de l'UNESCO. Après s'être frotté à la suspicion de l'Etat israélien envers leurs origines, ils ont profondément inspiré cet air nouveau synonyme d'aventure.

Premiers contacts avec la monnaie israélienne qu'est le shekel en tentant d'acheter un café bien mérité, et premiers contacts avec l'hébreux. Les cars les plus gros partent pour Jéricho qui est la ville palestinienne la plus proche, car oui, nous sommes en Cisjordanie et non pas en territoire Israélien, sauf pour cette zone de contrôles.
On saute dans la navette jaune qui ne démarre pas tout de suite : il faut attendre qu'elle soit pleine avant de décoller pour la destination (ce qui est la règle partout dans le pays). Ce qui nous fait poireauter encore bien trente minutes, occupées à observer tous ces hommes de la trentaine avec des lunettes noires et des mitraillette de compétition. Même en dehors du poste de frontière des mecs nous posaient encore des questions quand à noter destination et au but de notre séjour.
Dans le bus Amin fait la connaissance d'un grec d'origine arabe marié avec une israélienne, et qui parle donc naturellement anglais, hébreux, grec et arabe. Pas mal le bagage. Il nous explique très sympatiquement que le Jourdain est assêché depuis un bout de temps maintenant, et que cela le rend plutôt triste de voir que personne ne s'en inquiète. Il nous lâche sont numéro de téléphone et insiste à ce qu'on l'appelle si n'importe quel événement déconvenant venait à perturber notre séjour, ce qui nous met dans la bonne humeur dans une grande confiance quant à l'accueil des Arabes et des Israéliens à Jérusalem.

On débarque à la Porte de Damas vers 15h30, et on se plonge dans la vieille ville, zigzagant entre les marchants d'épices, de viande, de poissons, de fringues en tout genre, des restos... on avance lentement dans une longue et étroite rue qui fait quasiment toute la vieille ville du nord au sud. On lâche nos bagages dans le dortoire du Hebron Hostel que connaît bien Valentina pour y séjourner à chacun de ses passages, et on se replonge dans le dédalle de la Ville Sainte qui nous intrigue tant.
La Vieille ville est bien différente de la nouvelle. La première est répartie entre Chrétiens, Musulmans, Juifs et Arméniens. Il n'y a pas de contrôle à l'intérieur, sauf à l'entrée des importants sites religieux (Dome of the Rock, Al-Aqsa camii, centres de formation judaïques...) et qui sont interdits aux personnes ne pratiquant pas cette religion.



La vieille ville est vraiment magnifique. Plurielle, historique, spirituelle, elle se trouve au carrefour de trois religions et fut l'objet de convoitises meurtrière, les Croisés baptisant au fil de l'épée, les Musulmans la reprenant dès que les Chrétiens ne pouvaient plus assurer leur unité.
Jérusalem est vraiment cette ville où le poids de l'histoire est écrasant, où chaque pierre témoigne d'un évènement singulier, où chaque bâtiment fut construit après controverses et tractations. La chrétienté trouve son crédo dans le St Sépulcre, lieu de repos éternel du Christ, ou la Via Dolorosa, chemin de la longue passion du Christ marqué de "12 stations" signalant les lieux de souffrance, de chute, d'épongeage de front... Le judaïsme préfèrera le Mur des lamentations, la sinagogue Hurva, détruite et reconstruite tant de fois, le Mont des Oliviers. Enfin les Musulmans fréquentent principalement le Dome of the Rock, lieu où le prophète Abraham a laissé l'empreinte de son pied lorsqu'il frappa le sol pour repartir vers le ciel, et ainsi négocier le nombre de prières qu'un fidèle aurait à exécuter pour prouver sa foi. Il faut savoir qu'au début ils étaient mal barré, puisque ce nombre atteingnait 50 prières par jour... Mais Abraham, fin négociateur, soulagea son peuple.
L'église Orthodoxe est également très présente, et nul ne peut l'ignorer. Autant dire que les carats ne se battent pas en duel dans leurs bâtisses ! Style très lourd type baroque que l'on retrouve à Rome d'ailleurs, et qui tâche de caser un max de crucifix au centimètre carré.



The Dome of the Rock vu du Saint-Sépulcre

On a flairé le bon plan lorsqu'on nous a proposé une visite gratuite de la ville, et après s'être gauffré une photo de groupe mémorable, nous avons cavalé dans les petites ruelles durant près de 3h30. On a lâché un bon tip au guide qui connaissait bien son sujet, et qui avait suffisamment de bagage pour répondre aux vieux papis juifs négationistes. Selon lui, les Juifs n'avaient jamais massacré personne parce qu'il n'étaient pas Juifs : il a stoppé notre héros d'un jour par un sournoi et nasillard "that is not true", et le premier, Juif par ailleurs, a dû lui recommander de quitter le groupe s'il ne souhaitait pas en entendre davantage. Bref, rigolo.
Encore plus rigolo le jeune canadien qui s'est payé lui même sont voyage en Israël et qui déjêune avec nous à 14h autour d'une assiette de humus (purée de pois chiche : délicieux, mais attention la digestion d'enfer). Atablé avec Amin et mon frère, il nous glisse entre deux bouchées : "you know what guys ? Arabs are fucked !" (vous savez quoi les mecs ? Les Arabes c'est tous des baisés !). Je lui demande de répéter, au cas où, mais non, j'ai pas rêvé. J'explose de rire, je me retourne vers Amin qui ne dit rien et le regarde droit dans les yeux en continuant de bouffer (alors que mon frère lui s'est arrêté, il faut le faire). Je l'incite à continuer sur sa lancée, à nous détailler un peu plus longuement son point de vue qui était le sien. "Ah oui, et comment ça ? T'en a vu beaucoup pour pouvoir tirer un bilan aussi négatif ?". Il s'est avéré que le pauvre a eu l'idée de se rendre en Cisjordanie, ce qui en soi est une initiative louable pour un jeune juif de son âge, et s'est fait pouillé trente mètres après avoir passé le check-point. Vraiment pas malin le garçon. Suite du repas dans le silence, et une fois dehors, je ne peux pas m'empêcher de demander à Amin pourquoi est-ce qu'il n'a rien lâché à ce moment-là : "parler à un con rend con". Bon ok les mecs, va falloir penser à dialoguer aussi un de ces quatre.
Cette visite guidée fut donc aussi un bon contact avec l'extrêmisme, de parole du moins.


"That is not true !"


Côté vie nocturne, impossible de "sortir" à l'intérieur de la Vieille ville. D'ailleurs, après 19h, il n'y a plus que des militaires en patrouille qui contrôlent les passants portant une capuche (information vérifiée par votre loyal blogueur, j'allais quand même pas écrire ça sans en être certain). La nuit y'a dégain; nous allons donc dans la nouvelle ville pour prendre une bière la nuit tombée, virées dont une fut marquée par la rencontre et une discussion mémorable avec deux jeunes israéliens, partiellement alcoolisés, qui venaient de finir leur service militaire et qui profitaient de la bonne température pour crier leur joie au grand air. Alors qu'Amin s'engage dans une argumentation mouvementée sur la réalité de l'incursion israélienne à Jénine en 2002 et que son interlocuteur semblait dénier, je parle avec mon frère et le second laron de la situation de leur pays.
Ce qui frappe au premier abord, c'est l'envie de ne pas se frotter à la réalité de la situation. Visiblement le service militaire laisse des séquelles, et sert massivement de stage politique intensif (pour éviter le terme de propagande trop partial) pour que l'opinion soit à peu près uniforme. La situation actuelle de la Palestine découle principalement, à les entendre, des querelles politiques internes notamment entre le Hamas et le Fatah. Avec le recul et les rencontres en Palestine que nous auront eu peu après, il est étonnant de voir qu'ils n'envisagent pas un débat sur la création de l'Etat d'Israël en soit, c'est-à-dire sur les frontière de 1948. Quoi de plus normal, me direz vous, lorsque l'on naît et vit dans cet Etat depuis plus de 25 ans. Mais tout de même, il y a un gros décalage ; ou bien se sont les Palestiniens que j'ai rencontré qui sont irréalistes. Yossef, le moins entamé des deux, me force à prendre son numéro de téléphone et à l'utiliser si besoin est. Des deux côtés du mur, il y a de l'attention portée à ceux qui veulent voir la situation de plus près, y'a pas à dire. Ça fait zizou.

Nous quittons la Ville sainte direction la Palestine, le contexte historique dans les yeux, le devenir de la Terre sainte devant nous.

samedi 21 février 2009

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Niiiice. L'hiver est arrivé sur Istanbul, plus de doutes.