mercredi 17 décembre 2008

Back to Fraaaance !

Hahaha, ça se rapproche, ça se rapproche... Départ dimanche fin de matinée, arrivée à Grenoble vers 21h30. Ok c'est long, mais à la clé il y a Noël, au ski, et en famille. Comme dirait celui-qui-viendra-avec-nous-à-Masstricht, ça fait zizou :)

Bon, autant dire que j'ai ramené le père Noël avec moi, il va falloir qu'il se fasse tout petit dans mon sac parce qu'il est grand (le père Noël).

D'ici là, enfin d'ici dimanche, j'ai un millier de trucs à faire. Moi qui était censé bosser dur durant les vacances, ben je me suis laissé aller comme un débutant. Résultat, restent la disserte, l'exposé sur Toyota et mon projet à finir avant vendredi minuit. Va falloir se remettre dans l'ambiance examens de l'IEP dit donc !

Bon ceci dit, visiblement ils kiffent bien la méthode IEP. J'ai eu deux résultats pour mes exams intermédiaires (midterms), 95/100 et 96/100. J'pensais pas que j'allais majorer une seule fois dans ma vie, mais là j'ai le doublé.
Je vous tiens au courant pour le grand chélem :p

bises à tous.

mardi 9 décembre 2008

Kurban Bayramı & mybrandnewflat

Hier journée mémorable il me semble. Cette fois-ci il n'y aura pas de photos, en tout cas je pense que c'est mieux pour tout le monde.
Levé tôt, très tôt, à des heures que certains ne se leveront jamais dans leur vie, ou bien seulement parce qu'ils auront eu la flème de réserver leur billet de train plus tôt, ce qui leur aurait permis de toujours voyager au même prix mais à des heures plus raisonnables... Bref levé à 7h du mat donc, pour se faire un p'tit dèj en deux-deux (j'ai passé 20mn à faire la plonge alors que maintenant j'ai un lave-vaisselle, c'est la blaze mais en même temps tu ricanes bien) et partir en tacot chez un pote qui habite dans le quartier Macédonien d'Istanbul : c'est là que les sacrifices commencent dès 8h du matin, et non pas à Taksim où un décret municipal interdit les habitants de l'hypercentre de pratiquer ce rituel.

Petit historical background pour ne pas prendre non plus cette tradition ancestrale comme un massacre institutionnalisé (même si personnellement j'ai du mal à ne pas céder à ce raisonnement).
L'Aïd -el-Kebir, que l'on appelle ici Kurban Bayramı, est la plus grande fête de l'Islam. Cela commémore le sacrifice d'un mouton par Abraham : alors que celui-ci s'apprêtait à sacrifier son fils pour prouver sa soumission à Allah, l'archange Gabriel le stoppa et lui donna un mouton pour qu'il ne tue pas son fils.
De nos jours, la viande récoltée est ensuite partagée en famille et donnée aux familles pauvres. Un mouton coûte en Turquie 250€, une vache entre 1000€ et 2000€ (dans la moyenne bien sûr); en sachant que le salaire moyen (pour un instituteur par exemple) avoisine les 500€ par mois, cela représente un investissement considérable. Par conséquent, un immeuble peu se cotiser pour récolter assez d'argent et acheter un animal à sacrifier au nom de tous.

Gabriel stoppant Abraham à l'instant fatidique

A la descente du taxi, on se rend compte rapidement que les sacrifices prennent place un peu partout dans le quartier, et que nous n'auront pas de mal à assister à la scène. Généralement, lorsqu'il s'agit d'une vache, celle-ci est attachée à un arbre pendant que le matériel et le lieu, qui peut être un coin d'herbe, un garage, un abri, une cours d'immeuble (avec évacuation des eaux usées de préférence), sont préparés. Les enfants sont encouragés par les parents à assister à la cérémonie, mais celle-ci reste un moment relativement intime dans la mesure où seuls les membres de la famille sont invités à se joindre. Les enfants du quartiers, curieux, n'hésitent pas à monter sur les murs ou à regarder par le bas des portes afin d'observer la scène.


Bon, pour les âme européennes sensibles, la section suivante est à éviter.
L'animal est couché, les pates attachées et les yeux bandés, la tête tournée vers La Mecque (si possible, car le bougre ne se laisse pas faire). La prière de l'Aïd est récitée, puis l'animal décapité à moitié, de sorte que le sang puisse s'écouler par la gorge. Les ébats de l'animal sont brefs et violents, cinq hommes de forte corpulence devant le maintenir durant toute la durée du sacrifice.
Une fois l'animal décédé, il est découpé sur place puis la viande répartie immédiatement entre les familles.
Mon nouveau proprio, Eden, et son frère, furent plutôt traumatisés par ce rituel, l'animal restant une semaine en compagnie de la famille avant l'Aïd-El-Kebir. Il est sacrifié sous leurs yeux, et ce sont eux qui devaient porter la viande aux familles après l'abattage.

Mes potes, plus sanguinaires que moi, ont assisté à deux sacrifice lorsque pour ma part je me baladais dans le quartier. Autour du pâté de maison où j'étais, j'ai pu apercevoir de loin pas moins de 6 sacrifices, ce qui prouve bien que cette fête est très largement suivie dans le pays entier.
Dur de rester anonyme et sans jugement devant cette tradition. Plusieurs de mes amis turcs de Bilgi n'apprécient pas du tout cette fête qu'ils jugent cruelle et sans
but réel. D'un autre côté, d'autres considèrent que, au niveau de l'abattage, ce n'est guère plus cruel que ce qu'il se passe en général dans les usines, mais surtout, cela reste une tradition forte de plusieurs siècles et de dizaines de millions d'adeptes commémorant une valeur-clé de l'Islam (bien que cela ne soit pas un de ses piliers) : le partage et le don aux plus démunis que soi. C'est une société indéniablement plus solidaire, qui s'entraide régulièrement, et beaucoup moins emprise à l'individualisme de notre Occident. Sur la publicité de Coca-Cola, je dirais 2 cow-boys : entre le cow-boy solitaire américain et les trois cow-boys inséparables du Japon.

Si je suis très critique sur les conditions du sacrifice et les souffrances infligées à l'animal dont la mort ne survient qu'après 10mn, je reste respectueux de cette tradition qui, j'en suis sûr, en fait descendre plus d'un de sa BMW pour aller mettre de la viande dans l'assiette de son voisin LAmbDA.

Après un passage rapide par une salle de billard enfumée et par Ikéa (vite un repère), je retourne dans mon nouveau chez moi pour enfin suspendre mes fringues coincées dans ma valise faute de cintres. La vue dégagée et lumineuse sur les toîts de la ville, avec en background les mosquées de Sulthanamet, je dois dire que c'est plus motivant pour vous écrire que mon ancienne chambre donnant sur un beaaau mur en béton estampillé 1970-sheer-crude. Du coup je ne culpabilise plus du tout de ne pas mettre mon nez dehors, je paufine mon cocooning :)


Ah non, j'allez oublié avant de refermer. Hier, en "deuxième" partie de ma journée, entre 19h et minuit et demi, j'ai réparé mon ordinateur... Après avoir donné un coup de poing d'énervement sur ma table de travail, l'ordi plante sec. Après moultes tentatives et diverses manipulations pseudos-professionnelles (j'en suis venu à démarrer mon ordi en appuyant à 12,4cm du bord inférieur gauche, selon les recommandation d'un infortuné), je me décide à chercher sur les forums si je ne suis pas le seul dans le cas. Suite à la lecture progressive d'un thread qui m'a fait passé par toutes les couleurs, je suis tombé sur une vidéo d'un gars qui explique qu'il faut tout démonter et mettre un bout de papier sur la carte WiFi pour faire pression dessus. La vidéo dure 22 minutes et 24 secondes du démontage au démarrage. J'ai mis plus de 5h.

Je vois d'ici les remarques cinglantes de certains, du genre: "Alors ton beau Mac tout blanc, il marche plus comme on veut mon petit Pikool ? On s'en veut de ne pas avoir pris un PC moche mais facilement démontable ?" M'en fous, même si j'ai pété le connecteur de mes enceintes en démontant le topcase, je suis en ce moment même sur mon ordi préféré pour vous écrire. Et ce grâce à une communauté Mac qui s'entraide.
Finalement l'Occident n'a pas besoin de sacrifier ses animaux pour être solidaire, il lui suffit d'avoir Internet.


vendredi 5 décembre 2008


Au fait, je viens de m'apercevoir que la case "ne pas laisser les gens que je connais pas écrire un commentaire" était cochée. Maintenant tout le monde peu laisse un commentaire sur mon blog.
héhéhé :)
Ce soir c'est les vacances. Alors que mes potes partent à Chypre approfondir leur connaissance sur la question, je reste dans mon nouvel appart pour bosser. C'est en effet une situation rendue possible par le fait conjugué d'un départ anticipé pour la France à Noël (j'étais censé avoir cours jusqu'au 27 décembre inclus tout de même...) et 5 travaux en tous genres à rendre viteuf. Une disserte en turc, mon projet environnemental (project management), le projet environnemental avec les gosses du tiécar, une présentation sur Toyota et sa politique sociale (et environnementale, ça va de soi), et une disserte de 15p sur 'environmentalism in Turkey'. Autant dire que je vais en apprendre plus sur l'environnement les 10 prochains jours :)

(et joyeux automne à tous !)

mercredi 3 décembre 2008

Sofia ça déchire sa grosse daronne.


Partis jeudi soir d'Istanbul en car, nous avons vu progressivement les degrés descendre, descendre, descendre... pour atteindre quand même les -10°C dans la campagne bulgare précédant Sofia. Arrivée sur place après 10h de trajet et peu de sommeil, dans le froid donc (-5°C, c'est déjà mieux), l'amie de Jan est venue jusqu'à la gare pour nous cueillir. Donc suuuper mise en condition, avec une Clio Eco2 dont le chauffage marchait !! et qui nous a maintenu au chaud jusqu'à l'appart.
Zlatena
vit en ce moment avec sa tante, ancienne musicienne et productrice au look terriblement authentique, au dernier étage d'un immeuble dans le centre de Sofia. Immeuble d'époque, bien sûr. Globalement, ce p'tit trip a eu un côté amusant avec cette architecture soviétique omniprésente, that "is there to make you feel little and dependent" (je cite ici le frère de Zlatena), et qui n'est pas sans me rappeler Pragues évidemment.

Après une visite rapide des quelques monuments intéressants de la ville, on a vite compris que l'essentiel de la vie à Sofia se passait la nuit. Entrée en matière le premier soir dans deux bars, puis une boîte de nuit répondant au nom évocateur de 'Alcohol'. Musique naze, gens superflus (mais qui brillent vachement), l'important est d'être avec ses potes et de pouvoir profiter de verres de rhum autres que Bacardi, à moins de 2€ l'unité.
Bref, inutile de s'attarder sur ce passage, si ce n'est qu'on a rencontré le copain de Zlatena
(il me pardonnera mais je n'ai pas pu retenir son nom) : 25 ans, chirurgien pédiatrique, et gagnant moins qu'un chauffeur de bus. Ca a donné l'occasion de parler un peu de l'Etat bulgare et du brain drain européen :)
Au fait, je me dois de mentionner le même jour l'arrêt dans un bar appelé "appartement" où la déco est super sympa et le concept plutôt original. On rentre comme dans un appart, on va à la cuisine, on prend à boire (le thé épicé y est particulièrement réussi) et à manger éventuellement, puis on va s'avachir dans de confortables canapés colorés pour écouter de la musique décontractée... sortant de Mac disposés dans chaque pièce. On y est retourné.



Le samedi a été une journée folle. Archie cool, méga remplie, ultra émotionnelle. La journée commence doucement avec un réveil vers 11h30, douche rapide, p'tit dèj traditionnel préparé en partie par la tante, puis on saute à nouveau avec enthousiasme dans les larges et hautes rues de la capitale. Premier arrêt dans un restau traditionnel, à deux pas de la gare, qui nous a rempli le bide pour peu d'argent, beaucoup de viande en brochettes, quelques bonnes bières locales, et une entrée à base de fromage blanc, fromage, ail et persil d'un côté, piment, tomate et fromage de l'autre. Le tout parmi une décoration "d'époque", un peu kitsh certes, mais dont les sangliers empaillés nous incitaient fortement, de leur regards belliqueux, à manger lentement et à bien savourer. Utile pour ne pas s'étouffer.

La première partie de la soirée s'est déroulée dans une ambiance surréaliste. Zlatena
nous a amené dans un "bar" que ses amis avaient récemment découvert, et ce malgré leur pérégrinations nocturnes quasi-quotidiennes. Et pour cause. Nous empreintons une rue peu éclairée, pour dévier ensuite dans une petite impasse boueuse au fond de laquelle on peut deviner une sorte de cabane en bois éclairée de l'intérieur. Nous y découvrons une porte en bois donnant à l'intérieur du mur sur lequel la cabane est apposée. Trois coup à la porte et quelqu'un vient nous ouvrir (la porte ne s'ouvre que de l'intérieur).
On y découvre une ambiance sombre, cosy, éclairée uniquement à la bougie, dont le cadre s'apparente à une ancienne ferme aménagée sur deux étages. Après avoir commandé les bières régulières (bien savoureuses au passage), on s'habitue progressivement à la pénombre et on constate effectivement que l'endroit était, selon les témoignages de mes amis, un lieu de rencontre pour écrivains et artistes durant la période soviétique. Au mur s'alignent tableau, sur les étagères quelques livres poussièreux, et tout près de nous trone un piano qui en impose par sa capacité à se fondre dans décors. Peu après un violoniste et un pianiste animeront la soirée avec un revue internationales des valses et chansons populaires d'Europe du 19e et 20e siècle.


Il faut l'avouer, on a eu un peu de mal à partir. Mais bon, sachant qu'Amon Tobin devait se produire dans une soirée drum&bass en bordure de la ville, on a quand même pu se motiver.
Le concert était super sympa, il a balancé un bon mix durant près de 2h. Globalement festoche était un sursaut de la culture ouest-européenne, avec pseudo-teufeur, bières à gogo, et mecs un peu pommés bien sûr. C'était une ambiance qui nous a bien plus à Jan et à moi, mais pour le temps d'une soirée uniquement.


Le lendemain, on vit la journée au ralenti. P'tit dèj copieux suivi d'un débat sur l'ouverture des supermarchés le dimanche, ce qui nous a mis dehors vers 15h. On a profité des 2h de soleil restant pour se balader tranquillement dans le parc de la ville (j'en avais perdu le plaisir avec Istanbul, où il n'est pas possible de trouver un rassemblement d'arbres d'au moins deux espèces différentes et de l'herbe, sur une surface dépassant les 25m2). Dernier saut dans un 'mini appartement', dernières courses de produits locaux en tout genre, puis on saute dans le train au look terriblement communiste pour rentrer à Istanbul.

Dernière anecdote du voyage, on est obligé de sortir du train à 4h du mat, par une température en dessous de 0°C, pour que ces gentils policiers de la douane veuillent bien apposer le visa, qui, quand j'y repense, est la raison de cette excursion réussie :)

Saucisse + baguette = HotDog, team de choc :)

PS: je vous invite à jeter un coup d'oeil sur le blog de la Saucisse, avec quelques photos sympas :)
c'est par ici !