Et puis je me motive aujourd'hui lundi pour boucler cet article, car demain le gros Pedrito vient de Norvège pour me rendre visite durant 2 semaines, avec au programme départ pour la Grèce chez une amie de mon colloque, on va aller se dégourdir les jambes sur la plage pour 4 ou 5 jours. Finir ce paragraphe m'a pris environ une demi-heure, c'était en effet sans compter le bavardage sans fin de mes deux autres colloques, des vraies pies allemandes...
Cette fois-ci c'est bon, je m'y met.
Partie 4 - Naplouse
Back to Jénine donc. Après avoir fait un dernier saut par le centre de fabrication de prothèses du camp, le seul de la région Nord de la Cisjordanie, on se dirige vers la navette qui nous ramenera à Fara'a pour une dernière nuit. Nous repassons ainsi devant l'oeuvre d'un artiste européen venu après l'offensive, et qui eût l'idée de créer, à partir de la feraille restante d'une ambulance détruite par l'IDF, une sculpture aux allures de cheval de Troies. Regards intrigués jetés sur l'objet, puis nos regards noirs et inquiets se croisent, intercompréhension, silence.
Brèves explications par notre guide du moment, le contact d'Abu Jamil. Il n'avait pas besoin de préciser que le véhicule était plein quand il a été détruit. Je me passe une main nerveuse dans les cheuveux, que je laisse plaquée sur l'arrière de mon crâne, tendu.
Arrivé au centre-ville, il reste un peu de temps avant que la prochaine navette parte, nous prenons donc le temps d'un café sur une terrasse surplombant la place principale.
J'en profite pour m'acheter des oranges, ma nourriture favorite du moment, un kilo pour 1 shekel. Quatre jours plus tard on me proposera une orange pour 10 shekels à Jérusalem, mouahaha !
De retour à Fara'a, on plus besoin que jamais du lecteur mp3, mais ne pouvant satisfaire toutes les oreilles en même temps, Polo fait péter le haut-parleur (et la batterie) de son poPod avec un bon son de Tom Waits, et on se recentre sur une partie de 51, jeu de carte local qui ma foi n'est pas déplaisant. On se pète le bide avec un bon plat, puis on s'écrase jusqu'au lendemain matin 9h, heure convenue pour le départ vers Naplouse.
Les sacs de couchage sont repliés, ficelés, rangés dans les sacs à dos, le temps d'enfiler nos pompes et nous sommes dehors. Nous attendons la navette 5mn dans un coin de poussière, le temps de prendre en photo les quelques peintures que j'avais remarqué dans le local du Comité populaire. Peintures d'un martyr, abattu à l'étranger il y a peu d'années par le Mossad. Vous pouvez les voir ici et là.
Après avoir encore risqué notre vie 153 fois pour pouvoir vous compter davantage, nous arrivons à Naplouse. La ville est dans une mini-vallée, les maisons s'étendant jusque sur les hauteurs et ailleurs. Les bâtiments se portent plutôt bien, vu que les incursions se font rares dans la ville, et que les abris de fortunes sont fait de parpaings pour la plupart : une couleur blanche domine largement le paysage, et quelques belles bâtisses se paient le luxe d'un oranger, ce qui donne un peut de gaité au décor.
Nous commençons la journée par le centre de jeunesse et d'initiatives culturelle de la ville, où l'on parle français et où Valentina a déjà travaillé les années auparavant. On peut donc laisser les sac à dos dans un coin, puis après le mot de bienvenue du directeur qui nous présente sa troupe de danse à la renommée européenne (tu m'étonnes avec les nénettes qui l'entourent...), on part en taco pour le centre culturel français. Là on a rien appris, si ce n'est qu'ils ont du fric pour se payer une bâtisse du début du siècle avec fioritures au plafond, internet (Polo fut le premier à le repérer et à l'utiliser), et de nombreuses salles de classe en rénovation, mais aussi pour engager une stagiaire pour 6 mois, qui sert le café et qui tient la causette. Bref on ne reste pas longtemps, et on frappe à la porte d'à côté pour entrer dans les locaux de l'organisation "Project Hope".
Fondée en 2003 par un collectif qui souhaitait plus ou moins la même chose que The Freedom Theater à Jénine, elle accueille environ 12 volontaires internationaux qui souhaitent filer un coup de main à la population et spécialement aux jeunes à travers des cours d'anglais, de français, de danse, de théâtre... On a ainsi pu rencontrer des canadiens, des amerloques, des coréens, et des français bien sûr, travaillant sur le terrain, flanqués de leur magnifique jacket estampillée. Dont un qui a bien voulu nous en dire plus sur les conditions de son stage de 4 mois. Outre le manque de confort quotidien et sa colloque à 13 qui commence à lui taper sur les nerfs, il nous parle de son taf, régulier, du manque de mobilité (il n'y a pas de voiture à dispo), de bars, mais surtout de demoiselle avec qui passer un moment sympa dans un bar de la ville.
Lui qui fréquente les salles de muscu a pu constater (avec frissons estampillés XY), que les hommes souffrent moralement de ne pouvoir entretenir une conversation, ou même flirter de temps en temps. Nada, queudal. Si l'on embrasse une demoiselle, c'est pour la marier. Ainsi la plupart de ses amis palestiniens travaillant avec lui sont encore puceaux à plus de trente ans, et peuvent rester assis à la terrasse d'un café plusieures heures durant à regarer passer la gente féminine. Avec ses cheuveux longs, il comprit rapidement que l'homosexualité de quelques uns de son entourage n'était pas qu'une supposition. Et si en plus la stagiaire du centre culturel français est fiancée, ben quatre mois ça fait long. Le bonhomme a aussi raconté à mon frère qu'il a eu le cran d'aller dans un tunnel clandestin entre Gaza et la l'Egypte prendre quelques photos, dont certaines auraient valu publication sur quelques bons sites internationaux. Mais bon, j'y crois à moitié. Pendant ce temps je discutais du programme des jours prochains avec Valentina : on venait de nous proposer un bon repas collectif, qui se tiendrait le soir même comme tous les premiers lundis du mois, et qui serait bien sûr une bonne occasion de discuter plus longuement avec le staff qui a l'air sympathique. Mais après réflexions et magnanimité (toi-même tu sais), nous décidons de nous rabattre sur Ramallah avant la tombée de la nuit, comme il était prévu au départ.
Le cousin de Tarek débarque, et après avoir échappé à une demi-douzaine d'étudiants en français qui souhaitaient exercer leur aptitudes auprès de trois touristes francophones que nous étions, on se met en marche pour une visite de la vieille ville qui arbore une architecture arabe bien préservée, typique, agréable à découvrir.

Pour plus d'informations : la page de Project Hope.
De retour à Fara'a, on plus besoin que jamais du lecteur mp3, mais ne pouvant satisfaire toutes les oreilles en même temps, Polo fait péter le haut-parleur (et la batterie) de son poPod avec un bon son de Tom Waits, et on se recentre sur une partie de 51, jeu de carte local qui ma foi n'est pas déplaisant. On se pète le bide avec un bon plat, puis on s'écrase jusqu'au lendemain matin 9h, heure convenue pour le départ vers Naplouse.
Les sacs de couchage sont repliés, ficelés, rangés dans les sacs à dos, le temps d'enfiler nos pompes et nous sommes dehors. Nous attendons la navette 5mn dans un coin de poussière, le temps de prendre en photo les quelques peintures que j'avais remarqué dans le local du Comité populaire. Peintures d'un martyr, abattu à l'étranger il y a peu d'années par le Mossad. Vous pouvez les voir ici et là.
Après avoir encore risqué notre vie 153 fois pour pouvoir vous compter davantage, nous arrivons à Naplouse. La ville est dans une mini-vallée, les maisons s'étendant jusque sur les hauteurs et ailleurs. Les bâtiments se portent plutôt bien, vu que les incursions se font rares dans la ville, et que les abris de fortunes sont fait de parpaings pour la plupart : une couleur blanche domine largement le paysage, et quelques belles bâtisses se paient le luxe d'un oranger, ce qui donne un peut de gaité au décor.
Nous commençons la journée par le centre de jeunesse et d'initiatives culturelle de la ville, où l'on parle français et où Valentina a déjà travaillé les années auparavant. On peut donc laisser les sac à dos dans un coin, puis après le mot de bienvenue du directeur qui nous présente sa troupe de danse à la renommée européenne (tu m'étonnes avec les nénettes qui l'entourent...), on part en taco pour le centre culturel français. Là on a rien appris, si ce n'est qu'ils ont du fric pour se payer une bâtisse du début du siècle avec fioritures au plafond, internet (Polo fut le premier à le repérer et à l'utiliser), et de nombreuses salles de classe en rénovation, mais aussi pour engager une stagiaire pour 6 mois, qui sert le café et qui tient la causette. Bref on ne reste pas longtemps, et on frappe à la porte d'à côté pour entrer dans les locaux de l'organisation "Project Hope".
Fondée en 2003 par un collectif qui souhaitait plus ou moins la même chose que The Freedom Theater à Jénine, elle accueille environ 12 volontaires internationaux qui souhaitent filer un coup de main à la population et spécialement aux jeunes à travers des cours d'anglais, de français, de danse, de théâtre... On a ainsi pu rencontrer des canadiens, des amerloques, des coréens, et des français bien sûr, travaillant sur le terrain, flanqués de leur magnifique jacket estampillée. Dont un qui a bien voulu nous en dire plus sur les conditions de son stage de 4 mois. Outre le manque de confort quotidien et sa colloque à 13 qui commence à lui taper sur les nerfs, il nous parle de son taf, régulier, du manque de mobilité (il n'y a pas de voiture à dispo), de bars, mais surtout de demoiselle avec qui passer un moment sympa dans un bar de la ville.
Lui qui fréquente les salles de muscu a pu constater (avec frissons estampillés XY), que les hommes souffrent moralement de ne pouvoir entretenir une conversation, ou même flirter de temps en temps. Nada, queudal. Si l'on embrasse une demoiselle, c'est pour la marier. Ainsi la plupart de ses amis palestiniens travaillant avec lui sont encore puceaux à plus de trente ans, et peuvent rester assis à la terrasse d'un café plusieures heures durant à regarer passer la gente féminine. Avec ses cheuveux longs, il comprit rapidement que l'homosexualité de quelques uns de son entourage n'était pas qu'une supposition. Et si en plus la stagiaire du centre culturel français est fiancée, ben quatre mois ça fait long. Le bonhomme a aussi raconté à mon frère qu'il a eu le cran d'aller dans un tunnel clandestin entre Gaza et la l'Egypte prendre quelques photos, dont certaines auraient valu publication sur quelques bons sites internationaux. Mais bon, j'y crois à moitié. Pendant ce temps je discutais du programme des jours prochains avec Valentina : on venait de nous proposer un bon repas collectif, qui se tiendrait le soir même comme tous les premiers lundis du mois, et qui serait bien sûr une bonne occasion de discuter plus longuement avec le staff qui a l'air sympathique. Mais après réflexions et magnanimité (toi-même tu sais), nous décidons de nous rabattre sur Ramallah avant la tombée de la nuit, comme il était prévu au départ.
Le cousin de Tarek débarque, et après avoir échappé à une demi-douzaine d'étudiants en français qui souhaitaient exercer leur aptitudes auprès de trois touristes francophones que nous étions, on se met en marche pour une visite de la vieille ville qui arbore une architecture arabe bien préservée, typique, agréable à découvrir.


On a même mis les pieds dans un bain turc vieux de 2300 ans... diiiingue. Peut-être notre seul arrêt qui figurait dans le Lonely Planet ! Ca changera rapidement en Israël...
Bref on se gave de pâtisseries particulièrement pesantes, pendant que Polo s'évade pour acheter un Milk-shake qui lui faisait de l'oeil dans une vitrine. D'ailleurs j'ai couru pour m'acheter le même, voyez plutôt : une dose de fruits frais dont fraises, fruits rouges, banane, pomme, professionnellement mixés à la main (bon ok, ils auraient pu le faire avec les pieds), dose de lait et de cacahuètes récemment ecrasées avec amour. Une demi rondelle de kiwi au sommet... de quoi vous faire pleurer un homme...
Je saute dans le taco, embrasse le cousin de Tarek en lui recommandant une dernière fois de m'appeler avant de venir en France, nous passons prendre nos sacs et succombons au savon d'huile écolo-fairtrado-équitable, avant d'embarquer pour la navette qui devait nous déposer à Ramallah deux heures plus tard.
Naplouse est donc une ville calme et presque charmante en apparences, et ne fut pas le théâtre d'affrontements récurrents entre Palestiniens et Israéliens. Toutefois, lors des premiers bombardements sur Gaza, des manifestations ont été organisées en soutien à la population gazouie, rassemblant quelques 2000 personnes, ce qui ne fait pas énorme par rapport à 300 000 habitants, mais bon.
Bref on se gave de pâtisseries particulièrement pesantes, pendant que Polo s'évade pour acheter un Milk-shake qui lui faisait de l'oeil dans une vitrine. D'ailleurs j'ai couru pour m'acheter le même, voyez plutôt : une dose de fruits frais dont fraises, fruits rouges, banane, pomme, professionnellement mixés à la main (bon ok, ils auraient pu le faire avec les pieds), dose de lait et de cacahuètes récemment ecrasées avec amour. Une demi rondelle de kiwi au sommet... de quoi vous faire pleurer un homme...
Je saute dans le taco, embrasse le cousin de Tarek en lui recommandant une dernière fois de m'appeler avant de venir en France, nous passons prendre nos sacs et succombons au savon d'huile écolo-fairtrado-équitable, avant d'embarquer pour la navette qui devait nous déposer à Ramallah deux heures plus tard.
Naplouse est donc une ville calme et presque charmante en apparences, et ne fut pas le théâtre d'affrontements récurrents entre Palestiniens et Israéliens. Toutefois, lors des premiers bombardements sur Gaza, des manifestations ont été organisées en soutien à la population gazouie, rassemblant quelques 2000 personnes, ce qui ne fait pas énorme par rapport à 300 000 habitants, mais bon.
Pour plus d'informations : la page de Project Hope.
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